Vox | A mettre dans les mains de tous


Vox est un roman qui m'a tout de suite intriguée. D'abord par sa couverture, puis par son résumé. Il a donc rapidement rejoint ma bibliothèque et je suis contente de l'avoir découvert en ce début d'année !

Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…

Qu'on se le dise, il s'agit d'un roman glaçant car l'histoire l'est, et ce sans conteste : nous sommes aux États-Unis dans l'espace, mais en terme de temps, nous sommes revenus à une façon de penser digne du moyen-âge... Je m'explique : dans cette nouvelle société, les hommes sont ceux qui travaillent, gagnent l'argent, prennent les décisions, bref ont un poids dans la société ; tandis que leurs gentilles bonnes femmes s'occupent du foyer, des enfants, de la nourriture, ... Cerise sur le gâteau : pour ne pas fatiguer ces messieurs du babillage incessant des femmes, chacune d'entre elles, y compris les adolescentes, fillettes et même les petites de seulement 3 mois, doivent porter à leur poignet un compte-mots, qui les limite à 100 mots par jour. Si les règles ne sont pas respectées ? Une petite dose d'électrocution, dose augmentant si le nombre de mots dépassés augmente également. 

Il est en colère, il est vexé, il est frustré. 
Rien ne justifie pourtant les mots qui sortent ensuite de sa bouche,
 des mots qu'il ne pourra jamais effacer, des mots qui s'enfoncent plus loin
que n'importe quel morceau de verre, et qui me font saigner de tout mon corps.
"Tu sais, chérie, je me demande si je ne préférais pas quand tu ne parlais pas." ❞ 

C'est donc dans ce charmant décor que nous retrouvons Jean, mariée à Patrick, mère de quatre enfants (trois garçons et la petite dernière, Sonia), ancienne scientifique, plus exactement chercheuse. Son histoire, c'est d'abord celle de son pays et de la montée progressive de cette idéologie terrifiante, la mise en place des nouvelles mesures, toutes ces choses qu'elle n'a pas vu venir - ou pas voulu croire. Son histoire, c'est celle d'une lutte, d'espoirs, de détermination, d'amour, de haine, de peur, d'incertitudes, d'une volonté farouche. On voit des horreurs dans ce roman ; c'est difficile de s'imaginer à la place de ces femmes, privées de leur voix, de leur liberté. Et paradoxalement, plusieurs passages sont ironiques, ils m'ont fait sourire : c'est aussi une des des forces du roman. 

Outre le contexte marquant, j'ai également beaucoup apprécié les personnages, Jean étant bien évidemment au centre de l'histoire. C'est elle la narratrice, qui nous livre son point de vue. C'est une femme forte, sûre d'elle, insoumise, qui reconnaît cependant ses moments de doute, ses peurs, elle regrette certaines de ses paroles et les quelques fois où elle n'a rien dit, n'a pas réagit alors que son amie Jackie la mettait devant des faits alarmants. En somme, tout cela ne la rend que plus attachante ! Elle est humaine, comme tout le monde. J'ai notamment été touchée par les passages concernant ses enfants, elle qui est mère d'une fille de 6 ans qui n'a presque pas parlé de sa vie, et au contraire d'un garçon de 15 ans, Steven, qui se fait progressivement endoctriner par ce qu'on lui inculque. L'extrait suivant évoque justement Steven : 

On ne naît pas monstre. On le devient, morceau par morceau, membre par membre,
création artificielle d'hommes fous qui, à l'image du malaisé Frankenstein,
pensent toujours tout savoir mieux que les autres. ❞ 

Vox est un roman qui fait froid dans le dos. Narré par une femme forte et combative, le récit m'a beaucoup plu, et m'a donné envie de me révolter face aux injustices auxquelles les femmes sont confrontées tous les jours. La seule chose que je regrette au sujet de ce roman est la conclusion, un poil précipitée. Mais cela reste une excellente lecture que je recommande à toutes et tous !

Ma note : 5/5

14 commentaires:

  1. Je suis trèèèèèès tentée par ce livre. C'est vrai que la position de la femme dans ce livre semble glaçante et ça m'intéresse de voir comment on en est arrivé là.

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    1. Tu seras satisfaite en le lisant, c'est très bien expliqué ! (et ça fait froid dans le dos)

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  2. Un roman qui m'interpelle depuis sa sortie !

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  3. Comme les autres dans les commentaires, c'est un roman qui m'attire depuis sa sortie. Ta chronique me tente encore plus. Je vais essayer de le trouver en médiathèque :)

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  4. Ahhh je l'ai énormément vu passer et il me tente pas mal je dois dire !

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  5. J'aimerais énormément lire ce livre ! Ça m'a l'air d'être une lecture glaçante mais nécessaire !

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    1. En effet c'était une super lecture ! J'espère que ça te plaira si tu le lis :)

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  6. Il est dans ma Wish list !!! Il me tente vraiment beaucoup !!!

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  7. J'ai lu et adoré ce livre. Un énorme coup de coeur. Il sera d'ailleurs à l'honneur sur mon blog dimanche prochain !

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Créé par Pauline LF. Fourni par Blogger.