Je lis donc je suis

Bienvenue dans ce nouvel article qui récapitule les sorties littéraires de chaque trimestre ! Pour ce troisième trimestre j'ai tenté de restreindre la liste, mais vous verrez que cet article est tout de même bien rempli... La wishlist en prend un coup.

Pour retrouver les autres articles dédiés aux sorties littéraires :

⭐⭐⭐⭐ A un cheveu (Maëlle Desard)

⭐⭐⭐⭐ Ariadne (Jennifer Saint)

⭐⭐⭐⭐ Tombée du ciel (Alice Develey)

⭐⭐⭐ Les sirènes de Malibu (Taylor Jenkins Reid)

⭐⭐⭐ Love, theoretically (Ali Hazelwood)

⭐⭐⭐ Hooky #1 (Miriam Bonastre Tur)

⭐⭐⭐ La chute du patriarcat (Marta Breen et Jenny Jordahl)

Une fois n’est pas coutume, j’ai lu assez peu de romans graphiques et BD : disons que je me suis calmée sur les emprunts à la bibliothèque ! Résultat j’ai enfin sorti Hooky de ma PAL, c’était une lecture sympa, très colorée, qui m’a donné envie de lire la suite. La BD sur le patriarcat était intéressante mais finalement, on ne parle pas tellement de sa chute (on le saurait sinon ! 😶), plutôt, de sa mise en place jusqu’à nos jours.

Voici les articles publiés en septembre :

C’est grâce aux réseaux sociaux que j’ai entendu parler de Bad Ash, et c’est également sur les réseaux sociaux que j’ai lu plein d’avis hyper-positifs qui m’ont donné envie de lire ce roman à mon tour. Je savais pertinemment qu’il ne fallait pas s’attendre à un coup de coeur, mais de là à être cruellement déçue comme je l’ai été, il y a un énorme gouffre. Laissez-moi vous expliquer pourquoi j’ai trouvé ce livre tant problématique…

Ashley Bennet est obsédée par Tyler Sparks, le quaterback de l'équipe de football de son lycée. Elle le sait, ses amis le savent, il le sait, l'école entière est au courant ! Le problème est qu'Ashley sait qu'elle n'a aucune chance avec lui. Mais Cameron Parker, le meilleur ami de Tyler, lui propose quelque chose : l'aider à se faire remarquer par le mec de ses rêves.
Cameron Parker a choisi la fille parfaite pour Tyler. Il lui faut juste un petit coup de pouce, ensuite, le reste roulera. Il pourra enfin débarrasser son meilleur ami de la sorcière avec laquelle il sort et tout sera comme avant. Il a tout méticuleusement calculé. Il a seulement oublié que l'amour n'est pas facile à contrôler.

Il m’a suffit de trois chapitre seulement pour être écoeurée et abandonner ma lecture. Trois chapitres, c’est extrêmement peu et surtout ce n’est pas représentatif d’un roman entier, j’en ai bien conscience. Ainsi, après avoir pris la décision d’abandonner ma lecture au chapitre trois, j’ai tout de même parcouru en diagonale le reste du roman afin d’en avoir un bref aperçu : je ne regrette pas ma décision.

Pour tout vous dire, j’ai été très surprise du choix éditioral effectué par PKJ. La maison d’édition publie de jolis succès - tous ne sont pas à la hauteur de Hunger Games, mais Inheritance games par exemple a de beaux jours devant lui. En termes de romances, ils sont à l’origine de “Le bleu de tes mots”, “Trouver les mots” ou “Trois de tes secrets” qui m’avaient bien plu. Alors pourquoi publier Bad Ash, qui selon moi s’éloigne complètement de leur ligne éditoriale ? Pourquoi, en 2023, choisir un titre aussi peu valorisant pour les lectrices ?

Bon… je crois que ma déception est entendue. Passons aux explications : pour cela, je vous laisse découvrir tous les extraits des trois premiers chapitres qui m’ont dérangée ou énervée.

Dixit Cameron, alors que Ash lui demande catégoriquement et clairement d’arrêter de lui parler. Comprenez-bien : une femme dit “NON” à un homme, et celui-ci répond qu’il ne la comprend pas ?! Pour moi ce n’est pas quelque chose d’anodin. On ne peut pas banaliser le consentement, même dans un contexte aussi futile (deux adolescents qui s’envoient des mots en cours).

« Tu n’es pas une fille facile, hein Bennet ?”
Encore une belle parole de Cameron adressée à Ashley, quand elle monte enfin dans sa voiture après une journée de harcèlement et 5 minutes à l’emmerder publiquement. Ici, ça sonne comme quelque chose de valorisant, mais je trouve la scène assez malaisante. Une “fille facile” ou une fille “comme les autres” c’est le même combat : la dévalorisation des femmes en général.

« Ne prononce pas le nom complet de cette sorcière” / “que Blair soit une sorcière, personne n’en doute” / “Il aime bien cette sorcière mais, au fond, même s’il joue les durs, il rêve d’être le roi de cette soirée pourrie et il sait qu’avec elle, ça n’arrivera jamais” 
Voici une totale dévalorisation d’une femme sous prétexte qu’elle ressemble à une “sorcière”. En plus ici on tombe dans l’imaginaire commun d’une méchante sorcière, alors que dans le temps, les sorcières ou guérisseuses étaient là pour aider les femmes plutôt que les faire souffrir.

« J’ai besoin qu’il la quitte pour pouvoir récupérer mon pote” 
Sympa de faire souffrir une femme sans avoir aucune considération pour ses sentiments. 😳

« Tyler ne largue jamais une fille s’il n’en a pas une autre dans le viseur. […] Tu es en train de dire que je dois être la prochaine dans son tableau de chasse ? […] J’ai analysé plusieurs options et… tu es la plus solide”
On renvoie donc les femmes à des objets interchangeables, sympa. Notez la mention d'une "option", vraiment, ça me révulse.

« Il ne ferait pas attention à toi telle que tu es maintenant […] Tyler préfère les filles plus… moins… […] Il faudrait juste qu’on… t’adapte à son goût.”
Personne n’a à changer pour entamer une relation amoureuse ! Encore plus quand c'est quelqu'un d'extérieur à ladite relation qui se permet de donner des conseils (je rappelle qu'à ce stade du roman, Cameron et Ashley sont loin d'être amis)

« Tu n’aurais qu’à modifier quelques détails pour être plus sexy” 
Un homme qui donne des conseils à une femme pour être “sexy”… comment dire… occupe-toi de ton cul !

« Tyler ne parle jamais de ses ex-conquêtes. Pourtant, il m’a parlé de toi” 
Le trope “pas comme les autres” est de retour (cf ce que je disais plus haut).

Ce premier chapitre donne le ton, pas vrai ? On continue avec des extraits des chapitres suivants.

Bref... Après avoir lu tout ça, j'ai lâché l'affaire. J'ai parcouru la suite du roman et elle ne m'aurait pas plu non plus ; je me suis épargnée d'autres citations comme celles que je vous ai partagé. Je trouve regrettable qu'en 2023 des éditeurices publient encore des romans dans lesquels les femmes se dévalorisent entre elles, et se battent presque pour des hommes. Le fait qu'un adolescent demande à une jeune femme de changer physiquement pour plaire à un autre garçon me dérange aussi énormément. Une suite existe, mais vous pensez bien que je ne la lirai pas !

Comme toujours à chaque début de saison je vous retrouve pour vous présenter une sélection de romans que je souhaite lire. Je vois passer plein de challenges littéraires qui ont tous l'air super sympa, mais je préfère ne pas me mettre trop la pression et garder ma petite liste de cinq ou six livres ! Voici donc le bilan de ma PAL d'été puis celle d'automne.

Une partie de moi est satisfaite d’avoir sorti ce 6ème tome de ma PAL, l’autre partie est déçue par le contenu du roman ! J’ai publié ma chronique, je vous invite à la lire pour plus de détails : c’est juste ici !

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, non pas parce que je n'aimais pas, mais parce que j'ai lu en anglais ! Ce fut une très bonne lecture avec ce récit résolument féministe, qui met Ariane au centre de son histoire et ne la réduit pas seulement au fil donné à Thésée. Plusieurs réflexions sur la place des femmes dans la société et les mythes légendaires m'ont également beaucoup plu.

J’ai découvert Jordi Lafevre l’année dernière avec “Malgré tout” et j’avais adoré cette BD ! “Je suis leur silence” était également une bonne lecture, avec une personnage principale intéressante et une narration originale.

Deuxième tentative avec Emily Henry et je suis toujours aussi dubitative ! Ses récits sont très plébiscités sur les réseaux sociaux, mais j’ai du mal à comprendre l’engouement autour. Celui-ci était sympa, sans plus.

J’étais très curieuse de savoir ce que valait ce roman ! Je n’avais pas lu de résumé et je suis contente de m’être plongée dans l’histoire sans avoir d’aprioris ou d’attentes trop élevées. Elle m’a beaucoup plu, tout comme la plume de l’auteur.

Cette BD avait rapidement attiré mon attention lors de sa sortie ! Ma sœur me l’a offert à noël donc il est temps de la lire.

C’est un des plus anciens livres de ma PAL, il est en anglais et c’est principalement pour ça que je traîne à le lire. Je l’avais acheté car j’avais entendu un très bon avis sur une chaîne Youtube mais je ne me souviens même plus qui le conseillait !

L’automne me fait évidemment penser aux sorcières, alors The royal coven est la lecture toute indiquée. Mon achat date du Festival du livre de Paris c’est-à-dire d’avril : il est temps de s’y plonger !

On continue avec la vibe sorcières ! Les illustrations me rappellent Kiki, et comme j’ai beaucoup aimé le film, je place pas mal d’espoirs dans ce roman graphique. Je pense qu’en réalité les deux histoires sont bien différentes, j’ai hâte de savoir ce qu’il en est.

Toujours dans mon association d’idées sur l’automne, qui dit sorcières dit… féminisme. Ainsi j’ai eu envie d’ajouter Cher connard à ma liste de lectures ! Je n’ai toujours pas lu Despentes alors que l’autrice est plus que reconnue en France. D’où sa présence dans ma PAL d’automne !

On termine avec un roman dont la couverture oscille entre l'été et l'automne... Frangine est un livre qui m'intéresse depuis très longtemps puisqu'au début, je l'avais repéré lors de sa sortie chez Sarbacane. J'ai lu et aimé quelques titres de Marion Brunet, d'où mon intérêt pour celui-ci. La cerise sur le gâteau : la personnage principale s'appelle Pauline ! (et en plus il a été coup de coeur chez Marinette !)

Le mois de septembre est propice pour faire le point sur ma pile à lire ! C’est d’ailleurs ce que j’avais fait l’année dernière (dans cet article) et je compte bien le renouveler chaque année afin de garder un œil attentif sur l’évolution de ma PAL. Pour information, il y avait 29 romans dans ma pile à lire l'année dernière lorsque j'ai préparé mon article !

14 livres lus, ce qui représente 48% de ma pile à lire. C'est pas trop mal ! Dans le lot j'ai eu de belles découvertes ce qui est encore mieux. Notamment mes deux coups de coeur, je n'attendais rien de ces lectures donc la surprise était encore plus belle ! Par contre je vous préviens, ce ne sont pas des lectures très faciles.

V13 (Emmanuel Carrère)

Je l’ai fait ! Après avoir longtemps tergiversé (avais-je envie de voir le film sans avoir lu le livre ? devrais-je acheter une version abrégée pour le lire plus rapidement ?) j’ai enfin lu l’intégrale du comte de Monte-Cristo ! Pour cela j’ai emprunté à ma grand-mère une vieille édition en quatre tomes datée de 1965. Outre l’odeur des anciens livres, ils étaient plus digestes que les pavés de 1000 pages - mais chacun faisait plus de 300 pages tout de même ! Ce fut donc un véritable périple de lecture, parfois longuet mais qui m’aura tenue en haleine jusqu’au bout.

Au début du règne de Louis XVIII, Edmond Dantès, marin, second du navire Le Pharaon est accusé à tort de bonapartisme et enfermé dans une geôle du château d'If, sur l’île du même nom, au large de Marseille. Après quatorze années, il réussit à s’échapper et s’empare du trésor de l’île de Monte-Cristo, dont l’emplacement lui a été révélé par un compagnon de captivité, l’abbé Faria. Devenu riche et puissant, il entreprend, sous le nom de « comte de Monte-Cristo », de se venger de ceux qui l’ont accusé ou ont bénéficié directement de son incarcération pour s’élever dans la société.

Le comte de Monte-Cristo est tellement élevé à l’image d’un classique monumental de la littérature française qu’une part de moi avait peur de s’y plonger. Peur surtout d’y retrouver un style narratif alourdi par de longues descriptions et un vocabulaire désuet… Finalement (et à ma grande joie) j’ai trouvé le récit très accessible. Il faut dire que Dumas sait y faire pour donner envie à ses lecteurices de dévorer les chapitres. Ce qui est intéressant avec une lecture aussi célèbre, c’est de dépasser les premiers chapitres : on connaît toustes le terrible sort qui s’abat sur le jeune marin innocent ; mais qui sait vraiment comment le comte se venge-t-il ?

L’ennui avec ce récit, ce sont ses longueurs. Dumas faisait durer le plaisir puisqu’il publiait son histoire sous la forme d’un feuilleton, pendant pas moins de deux ans ! De fait, j’ai cru ne jamais me débarrasser des ennuyants Franz et Albert, personnages dont nous suivons les aventures à Rome en long, en large et en travers, aux alentours du premier quart du récit. Je m’attendais - et j’aurais préféré - lire les manigances de Monte-Cristo, le mécanisme des pièges tendus à ses adversaires, les étapes mises en oeuvre pour y parvenir… Malheureusement, nous sommes de simples spectateurices devant les faits plutôt que de les comprendre de l’intérieur.

Dumas accélère le rythme parvenu à la fin du roman, et fait évoluer la mentalité de ses personnages. C’était intéressant et intelligent de montrer à quel point Monte-Cristo s’était éloigné du jeune Dantès ; on constate sans équivoque que le personnage du début est très différent de celui de la fin. Mon opinion sur ce dernier a également évolué, jusqu’à le trouver trop omnipotent et méritant de se faire recadrer. J’aurai également aimé un rôle plus important pour les personnages féminins, mais ne rêvons pas trop…

Bref, un classique que je suis contente d’avoir découvert et qui me réconcilie avec le genre ! Il se lit très bien malgré ses longueurs et vous impressionnera par tous ses détails, et le sort réservé à chacun des personnages. Je ne peux m’empêcher de vous conseiller Six of crows si vous cherchez une histoire de revanche plus récente et encore plus palpitante !

lu en juillet 2024 aux éditions du Cercle du bibliophile

Bienvenue dans le bilan lecture d'août ! Le mois est passé très vite, il faut dire que tous mes weekends étaient bien pris (festival, famille, amis). Cela ne m'a pas empêchée de beaucoup lire puisque j'ai dévoré certains romans ! J'ai eu de très beaux coups de coeur que je vous laisse découvrir. Avant cela, quelques statistiques :

Les articles publiés en août sur le blog :

Bienvenue pour l’article annuel dans lequel je fais le point sur mes sagas littéraires en cours ! Le dernier remonte à août 2023, vous pouvez aller le lire en cliquant ici. Pour rappel, cet article me permet de récapituler les sagas en cours, terminées, abandonnées et commencées. Bonne lecture !

Ah, “Les sept soeurs”… j’ai adoré découvrir cette saga quand j’ai ouvert le premier tome il y a de ça deux ans. J’ai rapidement dévoré les premiers tomes, un brin mystérieux et addictifs, qui me faisant voyager à travers le monde. C’est bien dommage d’en arriver à un point où je me demande si je vais la terminer ou l’abandonner ! Mais comment sommes-nous arrivées là ? Je vous explique tout dans cette chronique.

Electra d’Aplièse a tout pour elle : mannequin le plus en vue de la planète, elle est belle, riche et célèbre. Mais derrière cette image idéale, c’est une jeune femme perdue depuis la mort de son père, Pa Salt, un milliardaire excentrique qui l’a adoptée avec ses six soeurs. Emportée dans la spirale infernale de la drogue et de l’alcool, et alors que tout son entourage craint pour elle, elle reçoit une lettre d’une inconnue qui dit être sa grand-mère…
1939. Cecily Huntley-Morgan arrive au Kenya depuis New York, à la suite d’un chagrin d’amour. Elle réside chez sa marraine, membre influent de la bonne société locale, sur les rives du somptueux lac Naivasha. Cecily va y rencontrer Bill Forsythe, un fermier connu pour ses relations avec la fière tribu massaï. Mais l’arrivée de la guerre en Europe va bouleverser leur quotidien. Jusqu’à sa rencontre avec une jeune kenyane, qui lui arrachera une promesse qui changera le cours de sa vie…

J’attendais ce sixième tome avec curiosité ; la promesse de découvrir Électra me plaisait. En effet, la jeune femme détonne au milieu de ses soeurs : c’est la seule personnage noire de la saga, et également la seule à être devenue célèbre au niveau international. De plus, à 26 ans, c’est celle qui est le plus proche de moi en termes d’âge. Tout ceci a évidemment joué dans mon appréciation du personnage ; j’ai aimé la suivre dans son quotidien rythmé et chaotique, j’ai aimé lire ses éxcès et ses amours, j’ai aimé son caractère éruptif et tout ce qui en découlait. Électra est définitvement une jeune femme touchante qui, malgré ses défauts, réussit à se poser les bonnes questions et ouvrir les yeux. Son parcours est aussi intéressant qu’important.

Malheureusement, l’évolution d’Électra est le seul point positif du roman. La suite n’est qu’une liste sans fin de défauts, et commençons avec ce qui m’a manqué à l’histoire d’Électra : son ressenti face au racisme. Le mot est à peine évoqué dans le roman et je trouve improbable qu’une jeune femme évoluant dans le milieu de la mode n’y soit pas confrontée. Notre société est encore trop raciste et ne pas en parler dans un roman où le personnage est Noire est à mes yeux une forme de déni. 

Ensuite, malgré les longs chapitres se déroulant au Kenya et des mentions à un héritage Massaï, Lucinda Riley ne nous donne que très peu d’informations sur les coutumes et l’histoire de ce peuple. Elle mentionne simplement le côté “barbare” des Massaï, qui boivent le sang de leurs vaches ou se marient avec plusieurs femmes. L’ironie veut qu’on suive, au contraire, une femme blanche qui débarque dans le pays en n’y connaissant rien et en ne prenant jamais le temps de le faire. Cette même femme recueille un bébé noir, ce qui lui vaut d’être encencée pour son acte de bonté… Tout cela évoque les clichés du “white savior” qui est évidemment à déconstruire puisqu’il fait croire que les noirs ont besoin des blancs pour se révolter, s’éduquer, etc.

Le plus gros défaut du roman réside toutefois dans sa longueur ! Autant les chapitres concernant Électra étaient dignes d’intérêts bien que longuets, autant les chapitres dédiés à Cecily m’ont profondément ennuyée. Je les ai parfois lu en diagonale sans ne rien manquer au récit. Le roman aurait pû être percutant, mais en choisissant les mauvais personnages et en ajoutant détail sur détail, l’autrice m’a complètement larguée.

Pour finir, il m’est impossible de ne pas mentionner ce qui m’a hérissé les poils : Lucinda Riley écrit une scène de viol dans son roman, sans jamais la nommer comme telle. Pourtant, tout est limpide dans le texte : à trois reprise, une femme refuse le contact physique d’un homme, lui opposant des arguments clairs et nets. Celui-ci n’en a cure puisqu’il la pénètre sans qu’elle soit au courant. Le consentement n’est jamais donné - il est plutôt arraché une fois les actes effectués. Cela correspond parfaitement à la définition d’un viol, or plus tard dans le récit l’autrice ne fait rien pour établir la vérité. Nier ce viol c’est tout simplement cracher à la figure des femmes qui subissent des agressions humiliantes de ce genre. C’est banaliser les violences sexuelles et perpétuer la culture du viol. C’est habituer les lecteurices à ce genre de scène, et potentiellement répéter les mêmes schémas. C’est grave, et ça me met en colère qu’en 2020 des éditeurices permettent de publier ce texte en l’état, sans même un avertissement ou une explication des faits.

Bref, la déception face à ce roman est amère. C’est difficile d’avoir envie de continuer la saga quand on sait qu’on est face à d’autres pavés de ce genre ! Je pense laisser une chance au septième tome puisque je touche au bout de la saga, mais je ne me précipiterai pas dessus.

lu en juillet 2024 aux éditions Le livre de poche