Je lis donc je suis

J'ai souvent cherché à fuir les titres à rallonge qui étaient en réalité des sortes de leçons de morale. « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie », « Ta deuxième vie commence quand tu comprendras que tu n'en as qu'une », « Tu comprendras quand tu seras plus grande »... puis j'ai lu un roman de Virginie Grimaldi et j'ai succombé à sa plume. Depuis, je mets de côté mes réticences et je lis désormais tous les ouvrages de l’auteure, en suivant les dates de publication. C'est donc pourquoi je me suis lancé dans ce roman qui malgré son titre a fini par me convaincre !

Pauline, quittée par son mari Ben, se retrouve obligée de vivre chez ses parents avec son fils de quatre ans. D'abord abattue, elle décide de ranimer ce qui avait fait tenir sa relation avec Ben jusque là. En lui envoyant, chaque jour, le souvenir d'une histoire liée à leur rencontre, elle tente de rappeler à Ben, qui l'a peut-être oublié, qu'ils se sont aimés.

Dès les premières pages, on se fait happer par la plume de l'auteure : dès lors, il est très difficile de décrocher. Virginie Grimaldi a toujours le don de vite planter le décor tout en laissant une part de mystère ; elle présente immédiatement des personnages qu'on a envie de suivre, et ses quelques touches d'humour ainsi que les chapitres courts complètent la panoplie du roman qui se dévore. Cela dit, les chapitres s'enchaînent tellement vite que j'en ai parfois été frustrée. J'aurais apprécié pouvoir prendre le temps de m'immerger dans le roman, de me mettre à la place des personnages, mais les choses vont parfois trop vite. On y perd un peu d’émotions alors que c’est pourtant le point fort de l’autrice !

En lisant les romans de l'auteur de façon successive, je me rends compte que certains thèmes lui sont chers et donc récurrents. Je prends également conscience qu'elle se livre énormément dans ses romans ! En effet, j'ai noté certaines similitudes d'un titre à l'autre : le rapport à la famille (parfois compliqué) et surtout la part importante allouée à la grand-mère du personnage principal, le rapport au corps (l'héroïne se trouve toujours des défauts, notamment le poids), et enfin un procédé narratif dont Virginie Grimaldi semble raffoler : elle excelle dans l’exagération et l’énumération d’éléments pour terminer par une conclusion bateau à visée humoristique. Impossible de ne pas mentionner l'amour que les personnages portent à Biarritz et Bordeaux, deux villes qui sont sans surprise très chères à Virginie Grimaldi.

Avec ce titre, ce sont des sujets très personnels qui sont abordés par l’auteure : le deuil périnatal et l'alcoolisme. Ce sont surtout ces thèmes qui m’ont le plus touchée, bien plus que la majorité de l'histoire d’ailleurs - sans doute parce que les ayant vécus, l'auteure avait les mots justes pour en parler. Malheureusement, le sort de Pauline, personnage principal, m'a moins intéressé ; son histoire avec Ben n’est pas des plus captivante et surtout, j'aurais aimé qu’elle ait une prise de conscience plus tôt dans le récit.

Bref, un roman intéressant, dont la conclusion a rattrapé le début que j'ai trouvé un peu laborieux. Une lecture agréable grâce à la plume de l’autrice, comme toujours, dont j'ai déjà adoré deux romans. Ce livre ne fera pas long feu dans ma mémoire, toutefois j’ai hâte de découvrir les romans suivants !

+ les sujets touchants abordés

- des personnages peu attachants

Ma note : 3/5

lu en novembre 2022 aux éditions Le livre de poche