Je lis donc je suis

Triangle amoureux (ou pas) est un roman qui m’a beaucoup plu, tellement que je l’ai dévoré d’une traite ! A vrai dire, je n’en ai pas été surprise : j’ai tout de suite su que ce roman pouvait me plaire. Dès la lecture de son résumé, j’ai ajouté ce titre à ma wishlist. Quelques mois plus tard, j’ai enfin eu la possibilité de le lire, et c’est avec grand plaisir que j’ai constaté que ma première impression était la bonne !

Hallie et son meilleur ami sur Internet, Nash, peuvent parler de tout... sauf de qui elle est vraiment. Sur les réseaux sociaux, elle incarne Kels, l'énigmatique créatrice d'un bookstagram à qui ses coups de cœur littéraires inspirent des recettes inédites de cupcakes. Kels a tout ce dont manque Hallie : des amis par dizaine, une assurance inébranlable... et Nash. Mais ça, c'était avant. Au détour d'un énième déménagement, Hallie tombe par hasard sur Nash, le vrai, en chair et en os. Bonne nouvelle ? Pas vraiment... Car quand vient l'instant de se présenter, dos au mur, elle choisit de mentir. Si elle franchit le pas et révèle qui elle est, c'en est fini de leur amitié et de sa notoriété sur Internet...

Nombreux sont les aspects de Triangle amoureux (ou pas) qui m’ont charmée. Le premier étant bien évidemment la passion de la protagoniste principale, Hallie : la lecture ! Quel plaisir de croiser un personnage qui, en plus d’aimer la littérature, le partage à travers un blog et ses réseaux sociaux. A ses côtés, nous sommes plongés dans l’envers du décor de la vie de blogueuse, qui reflète bien la réalité, entre la rédaction des articles, l’interaction avec les lecteurs, et la gestion de la pression extérieure. Ce dernier point, à mes yeux très important, est particulièrement bien traité et permettra aux plus jeunes lecteurs, je l’espère, de prendre conscience de la dureté des réseaux sociaux et de la cancel culture.

A cela s’ajoutent des personnages très agréables à suivre. Nash est adorable et Hallie attachante. Certains voient en elle son hésitation comme un trait de caractère agaçant ; pour ma part j’y ai vu une jeune fille touchante, qui souffre de timidité et d’anxiété, ce qui me semble être au plus proche de la réalité. Heureusement, Marisa Kanter nous propose un récit très bienveillant, dans lequel les personnages se soutiennent, s’encouragent et se félicitent régulièrement - on est loin du slut shaming qu’on peut parfois retrouver dans des romans YA - et ça fait du bien de lire ça ! On s’identifie beaucoup plus facilement à tous ces personnages qui doutent et expriment autant leur tristesse que leur ambition, c’est très inspirant. Enfin, j’ai adoré constater la diversité des profils présents dans ce roman : on y découvre des personnages racisés, queer, et juifs. Non seulement c’est important d’avoir de la représentation dans les romans, mais en plus ici on en apprend beaucoup sur les traditions juives.

La seule faiblesse du roman réside dans la construction de son intrigue. Si la situation est plutôt amusante, elle devient parfois frustrante et manque à plusieurs reprises d’originalité. D’ailleurs, le dénouement est trop tardif et rapide, en décalage par rapport au reste du récit. Heureusement, on oublie assez rapidement ces quelques défauts, car on est emportés par la dynamique de l’histoire. De plus, on ne parle pas que de romance et de lecture dans ce roman, mais également de deuil et d’appartenance à une communauté. Ces thèmes, abordés avec justesse, apportent du relief au roman.

Bref, Triangle amoureux (ou pas) est une lecture qui vous fera du bien, avec sa simplicité et sa bienveillance ! Laissez-vous porter par des personnages attachants et plein de douceur, pour y parler de lecture et cupcakes. C’est léger, plein d’optimisme : vous comprenez maintenant pourquoi je l’ai dévoré !

+ la diversité des personnages et les thèmes abordés

- un scénario pas très original, parfois frustrant