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Qui aurait cru que je lirai cette saga ? Je vous le donne dans le mille : pas moi. Non seulement je me tourne rarement vers ce genre de couvertures (gros plan sur des abdos, couleurs douteuses, phrases d’accroche moyennes), mais en plus de ça, j’en ai ma dose des romances où les clichés se bousculent. Ici, on nous met le paquet dès le résumé, où on nous promet l’opposition entre une jeune fille intelligente mais timide, évidemment peu à l’aise avec les garçons, et un type sportif, décrit comme étant beau comme un dieu, sculpté de la même façon et faisant des miracles au lit. En gros, le stéréotype de l’intello et du Don Juan. Malgré tout, ce sont bien les quatre tomes que j’ai dévorés en quelques jours !
MON BILAN SUR LA SAGA OFF-CAMPUS
Quelques chiffres :
➽ 4 tomes (et un hors-série non lu)
➽ 1636 pages au total
➽ Romans publiés entre 2016 et 2017
« Hannah est une très bonne élève et elle a un don incroyable pour le chant. Mais quand il s'agit d'hommes et de séduction, elle perd tous ses moyens. Garrett est la star de l'équipe de hockey de l'université, mais ses résultats scolaires ne sont pas à la hauteur et il risque de perdre sa place dans l'équipe. Ils vont passer un drôle d'accord : elle lui donne des cours et il l’aide à séduire le quaterback de l'équipe de football.
Cet arrangement original va-t-il changer leur vie ? »
TOME 1 | THE DEAL
Dans toute cette mer de clichés, d’intrigue toute tracée et d’évidences scénaristiques, j’ai tout de même trouvé des points à mettre en avant. Je garde donc mes reproches pour quelques lignes car je me dois de rendre à César ce qui appartient à César ! Évidemment, le premier point fort, c’est la facilité avec l’auteure nous embarque dans son histoire : il ne m’a fallu que quelques pages pour déjà accrocher et vouloir dévorer le roman. L’attirance entre les personnages est électrique ; elle se ressent rapidement, ainsi les pages se tournent au même rythme. Je n’avais qu’une envie, continuer à vivre ces frissons.
Dans un second temps, j’ai été surprise par un des thèmes abordés par l’auteure dans ce roman (qui pourtant n’avait à priori rien d’original) : le viol. Un sujet sérieux donc, qui n’a pas intérêt à être abordé à la légère quand on sait que de nombreux.ses ados peuvent découvrir ce roman. C’est donc avec soulagement que j’ai découvert le personnage d’Hannah. La jeune femme peut compter sur ses proches pour surmonter l’épreuve qu’elle a vécu, et s’appuyer sur des années de suivi psychologique sur lequel elle insiste bien. Elle affirme également que le fait de parler de son vécu l’a aidée à avancer, à réaliser qu’elle n’était coupable en rien. Elle Kennedy dresse à travers l’étudiante le portrait d’une femme qui s’est reconstruite, qui maîtrise désormais les rênes de sa vie, est heureuse, capable de tomber amoureuse et d’avoir une sexualité épanouie.
Ceci dit, le roman souffre d’une multitude de défauts ; clichés et lieux communs, slut-shaming, remarques très limites, etc. Faisons-le point sur ce qui m’a dérangée…
➽ Garrett est un cliché sur pattes : il est décrit comme étant hyper populaire, sportif, musclé, beau, etc, et qui en plus affiche une attitude de “gros dur” alors qu’il a un “passé tortueux”. Sans oublier qu’il s’énerve au quart de tour et veut démonter toute personne qui s’approche un peu trop près de sa copine : ça va, la possessivité ? Elle a le droit de vivre ?
➽ Hannah, quant à elle, n'est “pas comme les autres” : elle est mise sur un piédestal car contrairement aux autres filles, elle n’est pas attirée par les beaux sportifs, elle est plus intelligente... Sauf que ça n’a aucun intérêt à part dénigrer les autres personnages féminins, bref, du sexisme bien enfoui.
➽ Tous les personnages sont soit incroyablement beaux, soit incroyablement talentueux. Et parfois même les deux, après tout pourquoi pas ?
➽ Elle Kennedy nous offre une masterclass de scène ultra problématique : Garrett emmène sa petite amie en boîte et la laisse boire jusqu’à ce qu’elle soit bourrée. Déjà , c’est limite car elle lui avait bien dit qu’elle n’était pas à l’aise avec l’alcool, mais c’est pire lorsqu’il affirme être heureux de la voir dans cet état !
Bref, si la lecture de ce roman n’est pas désagréable, elle est tout de même polluée par tous ces clichés et défauts cités ci-dessus. Toutefois… l’envie est là : je lirai la suite.
TOME 2 | THE MISTAKE
C’est donc prise par ma drôle de lubie que je me lance dans la découverte du second tome de la saga Off-campus. Ce dernier suit désormais Logan, meilleur ami de Garrett. Alors, allons-nous une fois de plus être noyés au milieu de tous ces hockeyeurs au sang chaud et aux torses sculptés ? Les scènes de sexe seront-elles toujours aussi torrides et aussi peu réalistes vis-à -vis de ces jeunes adultes ? La réponse sans plus tarder.
Je l’avoue, dès les premières pages, j’ai senti que ce roman allait moins m’emballer que le précédent. Effectivement, 300 pages plus tard, le constat est confirmé : c’est l’intrigue, en premier lieu, qui est nettement moins captivante que ce à quoi je m’attendais. A l’exception de scènes de parties de jambes en l’air toutes les 20 pages, il ne se passe rien dans le récit ! Elle Kennedy aurait-elle oublié de construire un fil directeur cohérent ? Rien n’est réellement défini et les rebondissements sont à la fois inexistants et sans intérêt. Sans compter que les clichés sont toujours aussi présents ; impossible d’être surpris par le récit.
Le seul point positif repose sur les épaules de Grace, personnage au centre de ce second tome. Chose rare mais véridique, j’ai presque réussi à m’identifier à la jeune fille ! Elle n’est ni décrite comme exagérément belle ; elle s’affirme dans ses sentiments et a confiance en elle. Tout au long du roman, elle affirme ses choix, reste sincère et naturelle, prend du plaisir lorsqu’elle en a la possibilité et sait mettre les mots sur ce qui la gêne - sans décrédibiliser son entourage.
Bref, un second tome largement moins convaincant que le premier - ce qui ne m’a pas empêchée de le dévorer. J’aurais aimé que l’auteure développe mieux son personnage féminin (dont on sait peu de choses au final) et son intrigue, qui repose à 90% sur des scènes de cul, sachant que Logan passe la grande majorité du roman avec une érection. Quand je vous dit qu’on a vu mieux !
TOME 3 | THE SCORE
Personne ne sera surpris d’apprendre que j’ai immédiatement enchaîné avec ce troisième tome juste après avoir refermé le second. En plus d’être séduite par la dynamique de la saga, j’étais plutôt intriguée par le personnage au centre du récit : Dean DiLaurentis, et sa réputation de mec qui couche à droite et à gauche sans s’attacher. Ses quelques apparitions dans les deux premiers romans m’avaient intriguée, et le résultat est loin d’être décevant !
Si ce troisième tome ne m’aura pas marquée au niveau de son intrigue - toujours la même rengaine, du hockey, des mecs musclés, des filles à séduire, du sexe - il aura au moins eu le mérite de m’avoir fait bien rire. En effet, l’alchimie entre Dean et Allie fonctionne parfaitement, nous offrant ainsi des moments tantôt torrides, tantôt nous faisant glousser. Et c’est ce que je retiens du récit, plus léger et peut-être moins cliché que les autres. Elle Kennedy ne peut s’empêcher d’ajouter du drama au roman, mais cela sert plutôt bien l’histoire et les personnages.
Bref, on continue sur la lancée des bonnes lectures - ce troisième tome remonte même la pente causée par le second.
TOME 4 | THE GOAL
S’il y a bien un tome de la saga qui se distingue, c’est celui-ci ! Forcément, la fin explosive du troisième tome laissait imaginer une histoire différente, et ça a été le cas. Elle Kennedy m’a ravie avec ce roman bien plus mature et posé que les précédents. Bien que les personnages n’aient pas ravi mon coeur, ils m’ont en revanche réconciliée avec l’amas de clichés que j’avais pu relever lors de mes précédentes lectures.
Sabrina et Tucker, les personnages au centre du roman, sont bien plus matures que ceux que nous avons croisés précédemment. Conséquence, le ton du récit l’est aussi et les enjeux sont totalement différents, bien plus poussés, concrets et tournés vers l’avenir. On a réellement le sentiment de grandir avec ce roman, c’est assez satisfaisant - et cohérent, car le temps a continué de s’écouler au fil de la saga : nos protagonistes s'apprêtent à quitter l’environnement rassurant du lycée. Allez, on ne va pas se mentir, j’ai quand même eu envie de leur donner des claques de temps en temps.
Bref, un roman bien différent des précédents… même s’il conserve les ingrédients de la recette à succès made in Elle Kennedy ! C’est plaisant de suivre des personnages qui grandissent, font des erreurs, les réparent. Et pour une fois, nous ne sommes plus pollués par du sexe toutes les trois pages. En somme, une jolie conclusion à cette saga sulfureuse !
EN BREF
+
l’humour du troisième tome
les romans se dévorent à une vitesse impressionnante
le ton mature du dernier tome et l’évolution des personnages
-
beaucoup trop de slut-shaming
(toutes les filles, excepté les héroïnes, sont jugées stupides car elles sont peu habillées et veulent tirer leur coup avec les hockeyeurs… alors que les mêmes hockeyeurs qui couchent tout le temps avec n’importe qui sont valorisés !)
absolument AUCUN respect pour l’avis des filles
(dès qu’elles prononcent le mot “non”, les garçons font tout pour qu’elles changent d’avis. L'un parce qu'il veut qu'elle l'aide pour les cours, l'autre parce qu'il veut qu'elle sorte avec lui...)
une vision de la sexualité éloignée de la réalité
(toutes les filles sont parfaitement épilées ; elles aimes toutes faire des fellations ; toutes les relations se soldent par un orgasme ; le sexe des hommes est toujours décrit comme énorme ; les héros sont toujours LE meilleur coup de leur partenaire ; …)
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Le moins bon : The goal
Le plus drôle : The score
Le plus mature : The mistake
La meilleure romance : The deal
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Ma note globale : 3/5
Votre avis sur cette saga ?
J'avoue que les couvertures ne me donnent absolument pas envie de découvrir cette saga non plus... Et je vais sans doute rester sur cette impression, car les clichés du premier tome sont déjà trop pour moi.
RépondreSupprimerTa "drôle de lubie" t'a fait passer un bon moment, c'est le principal ^^
Ah, ça... j'en discutait avec ma sœur l'autre jour, et on ne comprend pas le choix de la maison d'édition pour de telles couvertures ^^' ça a beau correspondre au genre, ce n'est plus du tout à la "mode"... et il est possible de faire de jolies choses simplement avec du texte par exemple ! enfin bon ^^
SupprimerJe comprends que cette lecture ne t'intéresse pas, clairement les clichés sont très très présents !
J'ai deux ou trois tomes dans ma PAL et après lecture de tes avis, seul le premier pourrait éventuellement me plaire, même si tous les points que tu cites me font d'avance grincer des dents...
RépondreSupprimerTu seras peut-être surprise par ta lecture, c'est très addictif :) Je pense qu'il faut mettre de côté les clichés pendant qu'on lit ces livres, mais être conscient qu'ils existent et que tout est assez éloigné de la réalité !
SupprimerJ'ai lu la saga il y a plusieurs années déjà et j'avais adoré même s'il y a pas mal de clichés je suis bien d'accord. Le tome que j'ai le moins aimé est aussi The Goal. Mes préférés sont ceux de Garrett et Dean.
RépondreSupprimerJe te rejoins aussi dans le sens où il serait temps que les maisons d'édition change le style des couvertures qui sont très moches dans ce cas là . Legacy qui est sortit l'année dernière a un style de couverture qui n'est pas incroyable mais bien mieux que ça 😅
J'étais allée lire tes avis et effectivement nos impressions se rejoignaient !
SupprimerOui, la couverture de The Legacy est un peu plus sympa, même si clairement ce n'est toujours pas une que tu as envie de mettre en valeur dans ta bibliothèque 🤣
Coucou. Je t'avoue que les couvertures ne me font pas vraiment envie, ce n'est pas le genre de couvertures devant lesquelles je m'arrêterais. Merci pour ton article complet en tout cas. Avec tous les clichés et tout, je ne suis pas certaine que ça pourrait me plaire :)
RépondreSupprimerJe me demande si les couvertures attirent réellement des lecteurs ahah!
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