Je lis donc je suis

Un premier tome qui me laisse très perplexe. S’il y a de bons éléments, mon avis est très nuancé car j’ai eu beaucoup de mal avec la narration et le personnage de Juliette (les deux étant fortement liés). En fait, il y a énormément de détails qui ne servent à rien. Lors de ma première lecture, j’avais été captivée par cette plume très intense, mais là, j’ai été frustrée de voir l’autrice faire métaphore sur métaphore sans que l’histoire avance. Un autre point qui m’a dérangée : tous les personnages de ce roman sont beaux. Les mecs sont musclés, grands, athlétiques, et quant à Juliette, tout le monde tombe à ses pieds. C’est simple, ils n’ont absolument aucun défaut ! Maintenant, dites-vous que ces personnages ont 17 ou 18 ans, et vous comprendrez peut-être pourquoi je regrette qu’on soit aussi éloignés de la réalité.

Ceci mis à part, le roman se lit bien. Tahereh Mafi plante un cadre dystopique assez classique (un décor apocalyptique et une société sous dictature) mais qui fonctionne plutôt bien. On a quelques détails et explications sur cette société qui arrivent au fil du roman pour justifier et compléter l’intrigue, même si finalement on a peu d’aperçu de l’extérieur. Quelques rebondissements et révélations surprises s’ajoutent au récit pour nous tenir en haleine.

Bref, avec ce premier tome, c’est quitte ou double ! Pour ma part, j’étais surtout attachée au souvenir que j’avais du premier roman. Ma relecture m’a permis d’ouvrir les yeux sur les défauts de ce livre… ils ne sont toutefois pas assez nombreux pour que je ne continue pas la saga.

Les choses bougent avec ce second tome - et heureusement ! Tahereh Mafi nous offre plus d’actions et de changements : on découvre de nouveaux endroits et faisons la rencontre de nouvelles personnes. Avec tout ça, l’histoire évolue bien. Les quelques rebondissements rythment le roman, tout comme l’apprentissage de Juliette, ses déconvenues et réussites.

Par contre, ça se gâte au niveau des personnages. J’avais déjà du mal avec le caractère de Juliette dans le premier tome, mais là c’est pire ! Elle pleure littéralement toutes les 30 pages (même l’un des personnages le lui reproche, c’est dire). Un instant elle se croit forte et déterminée, et juste après elle s’effondre, se renferme, bref, une véritable drama queen. Du coup, conséquence logique : Adam est totalement délaissé, à la fois par Juliette qui ne se préoccupe pas de son ressenti, et par l’autrice qui lui fait jouer le mauvais rôle. Ce n’est pas mon personnage préféré, mais j’ai été désolée de voir ce traitement lui être infligé. Enfin, un petit mot sur Castle, que j’ai trouvé totalement incohérent, voir stupide - mais je n’en dirais pas plus pour éviter de spoiler.

Heureusement, un personnage vient contrebalancer tout ce que je viens de vous dire : Warner ! Il est réellement mis en avant dans ce roman, et si j’ai été déstabilisée par ça au départ, j’en suis finalement ravie. C’est un personnage travaillé, qui présente de nombreuses facettes. Il est honnête avec lui-même et c’est ce qui m’a plu : il se sait égoïste, l’admet, et trace sa route, tout en sachant être attentionné.

Un second tome intéressant donc, qui a le mérite de faire avancer l’histoire et d’ouvrir le champ des possibles. Il y a toujours autant de détails qui alourdissent le récit, mais au moins l’action, les nouveautés et surtout Warner permettent de dévorer le roman sans subir les digressions de Juliette.

C’est avec soulagement que je vous le dis : enfin ! Il y a enfin de la tension dans ce roman, beaucoup plus que dans les tomes précédents. Mais surtout, Juliette se réveille - ou se révèle, au choix - et cela fait un bien fou. Non seulement parce qu’elle prend conscience de son entourage, mais aussi parce que cela signe la fin des longs paragraphes superflus et les phrases à rallonge qui alourdissent le récit. On peut désormais se concentrer réellement sur l’intrigue et ses enjeux.

Je continue sur ma lancée des points positifs en évoquant la romance. Je l’avoue, j’ai eu peur que l’histoire d’amour imaginée par Tahereh Mafi perde de son sens, mais bien au contraire, les choses ont été amenées avec finesse et sont dans la suite logique de l’histoire. D’ailleurs, je suis toujours aussi convaincue par le personnage de Warner, qui est encore plus développé. Au contraire, même si Adam se conduit comme un vrai c*n, je suis contente de voir que son état d’esprit évolue. Bref, à ce niveau, la conclusion est satisfaisante.

Malheureusement, l’action et les rebondissements qui avaient rythmé le tome précédent sont retombés comme un soufflet. Ce dernier tome se concentre avant tout sur les personnages et oublie leur objectif : renverser la dictature ! Le seul peu d’action du roman arrive à la fin du roman. Celle-ci est si vite résolue qu’elle semble bâclée, peu en adéquation avec le roman - et même la trilogie entière !

Bref, même si ce titre est plutôt convaincant, il manque cruellement d’action. La fin bâclée et trop facile ne me donne que très moyennement envie de lire la saga suivante ! Toutefois, Juliette a eu le mérite de ne pas pleurer toutes les 30 pages, et l’autrice propose une conclusion satisfaisante quant à l’histoire d’amour qui a rythmé les trois tomes.