Cela fait maintenant plus de 24 heures que j’ai terminé ce roman, et je n’arrive toujours pas à mettre des mots sur mon ressenti. Pourtant, je peux vous assurer que ce récit est loin de m’avoir laissée de marbre ! Au contraire, il est autant glaçant qu’horrifiant : à travers le témoignage de cinq adolescents, nous revivons l’enfer qui s’est abattu sur eux l’espace d’une soirée, quand des terroristes ont envahi une fête et ont profité du feu d’artifice pour tirer sur la foule.
Au festival d’Amberside, l’impensable se produit : à l’issue du feu d’artifice, des terroristes envahissent le parc et tirent sur la foule. Cinq adolescents qui ne se connaissent pas témoignent. Il y a Joe et Ellie, aussi beaux et magnétiques l’un que l’autre ; Violet, bonne élève discrète et sœur aimante ; Peaches, outsider passionnée de théâtre ; et March, qui comme Violet fait tout pour passer inaperçu au lycée. Au cours de cette nuit tragique, ils vont se croiser, s’aider, se perdre, se retrouver. Seule compte une chose : survivre… et vivre à nouveau.
Le thème du roman est malheureusement très actuel, et fait écho aux tueries qui nous ont ébranlés ces dernières années. La lecture du roman étant déjà difficile (TW : sang, suicide, description de blessures, décès, etc), je n’ose imaginer ce qu’il en est pour les personnes ayant vécu ce genre de situation. L’impensable. L’inimaginable. L’indicible. Et pourtant… un tel roman est publié, et le résumé ne choque personne, car ce type de tragédie existe. Et c’est terrible.
« Je me suis dit que seize ans, ça n’était pas vieux.
Je ne me sentais pas en âge de mourir.
Je n’avais pas eu le temps de m’y préparer. »
La tension est maintenue tout le long du roman. Parce qu’on s’attache aux personnages - jeunes et innocents - et que comme eux, on ne sait pas ce qui va se passer. Ni quelle folie va se dérouler sous leurs yeux. Quelles horreurs vont-ils devoir encore endurer. Quelles cachettes vont-ils devoir dénicher. Quelles personnes vont-ils voir souffrir devant eux. Quelle terreur vont-ils encore éprouver… Tout dans ce roman donne des frissons : le lieu clos n’offrant aucune échappatoire, les sons forts et assourdissants qui se rapprochent, les vagues de paniques et les cris qui y sont associés, la traque, les amis perdus, la famille qu’on ne retrouve pas. En plus de ça, on apprend à connaître chacun des personnages - les cinq qui racontent. Famille, amis, études, projets : tout est remis en question lors de cette soirée.
Bref, “Et pourtant nous sommes vivants” est un roman très fort, percutant, impitoyable, effrayant. Malgré son lot d’horreurs, il rappelle aussi l’importance de l’entraide, la force et et le courage que nous inspirent les gens qu’on aime, la famille, les amis. Que dans tous ces moments sombres, l’espoir est encore là, et surtout, l’amour. Ce livre n'est pas un récit sur le terrorisme, mais bien sur la force des personnes qui se retrouvent dans une telle situation, de la force qu'ils ont en eux.
En quelques mots :
+ les terroristes n'ont ni visage, ni couleur de peau, ni religion
- aucun avertissement (violence, sang, etc) au début du roman
Ma note : 3,5/5
Et pourtant nous sommes vivants | Sera Milano | lu en février 2022 aux éditions Gallimard
Je ne me serais pas attardée sur ce roman en librairie, la couverture ne me parlant pas, mais ce que tu en dis me le fait ajouter à ma wish list. La thématique semble donner lieu à des choses difficiles à lire, mais il semble y avoir aussi des pointes de lumière dans ce roman fort...
RépondreSupprimerTu ne l'as pas lu, et pourtant tu l'as bien résumé ! C'est vrai que la couverture n'accroche pas forcément l'œil, alors je suis contente que mon avis ait pu retenir ton intérêt :)
SupprimerUn livre dur que tu me donnes envie de lire.
RépondreSupprimerJ'espère que tu auras l'occasion de le faire :)
SupprimerIl a l'air hyper intéressant mais peut-être un peu trop dur à lire pour moi... À voir si je tombe dessus à la bibliothèque !
RépondreSupprimerIl y a en effet quelques scènes qui collent des frissons ! Ce n'est jamais "exagéré" ou rendu "gore" mais c'est toujours mieux d'être prévenue ^^
SupprimerJe ne connaissais pas... Le pitch de base me fait penser à 54 minutes de Marieke Nijkamp, qui m'avait beaucoup marqué aussi.
RépondreSupprimerJe confirme, ça m'a aussi fait beaucoup penser à ce livre ! Les circonstances sont différentes, mais c'est une histoire aussi terrible...
SupprimerC'est vrai que ce livre est malheureusement criant de réalité... Il faudrait le lire même si ce doit être dur.
RépondreSupprimerIl ne faut pas se forcer non plus ! ^^
SupprimerJe suis d'accord avec ton avis. Le livre est percutant pour le sujet traité, pour ses émotions très vives. Perso, c'est avec le côté roman choral que j'ai eu du mal, c'est la première fois que je lisais un livre avec les points de vue qui se succèdent de cette façon, j'ai perdu le fil de qui est qui, et je me suis peu attachée aux personnages. Mais franchement, le livre mérite qu'on s'y attarde.
RépondreSupprimerJe vois ce que tu veux dire, on passe d'un personnage à l'autre très rapidement ! J'espère que ça ne t'a pas découragée des romans choraux (chorals?) car généralement j'apprécie bien ces ouvrages :)
Supprimer(excuse-moi pour ma réponse tardive, je n'avais pas vu ton commentaire)