Je lis donc je suis

Il y a quelques mois, je découvrais la plume de Joanne Richoux avec le court mais percutant “PLS”. Les avis positifs sur ce roman m’avaient encouragée à le lire, et c’est à mon plus grand regret que j’avais constaté ne pas (du tout) être d’accord avec lesdits avis positifs. Loin de baisser les bras dès le premier écueil, j’ai aujourd’hui choisi de lire “Marquise” : ce titre publié aux éditions Sarbacane bénéficie lui aussi de bons échos, sans compter que j’apprécie très souvent les parutions de cette maison. Mais voilà… figurez-vous que le sort s’acharne : ce titre ne m’a toujours pas convaincue.

Un excentrique milliardaire, qui se fait appeler Le Marquis, a fondé une société secrète : les Voluptueuses. La rumeur prétend qu’il a fait construire une réplique du château de Versailles, quelque part sur une île privée au large de l’Écosse, et qu’une centaine de privilégiés y mènent une vie de rêve.
Charlotte et Billy sont prêts à tout pour quitter leur sordide village natal – même à tenter l’impossible. Ils ont de la chance, cette année : le Marquis organise un casting sauvage pour intégrer de nouveaux membres aux Voluptueuses. Huit jeunes artistes, dont eux, rejoindront finalement l’île paradisiaque où s’ébat la communauté. Mais la vie de château leur réserve bien des surprises...

Par où commencer ? Ce qui m’a principalement posé problème, et ce tout au long de ma lecture, n’est autre que la plume de l’auteure. Son style (très) particulier, qui m’avait déjà ennuyée lors de ma lecture de “PLS”, m’a de nouveau dérangée. Les phrases de Joanne Richoux sont courtes, hachées, et l’auteure choisit de retranscrire les émotions, sensations et faits abstraits plutôt que de décrire les personnages et leur environnement. Un procédé certes intéressant mais qui a fini par me lasser sur l’entièreté du récit : toutes ces métaphores et autres figures de style rendent le tout assez décousu. Ce qui en découle de façon évidente, c’est que je ne me suis que très peu attachée aux personnages, trop occupée à démêler les phrases alambiquées et à en décoder le double sens. D’ailleurs, on connaît finalement peu les personnages, qui ont peu de consistance, peu d’histoire personnelle ou de passé permettant de mieux les cerner, et même l’amitié entre Billy et Charlotte ne m’a pas semblé naturelle.

Quant au récit en lui-même, c’est différent. Le pitch est vraiment prometteur ; à la croisée des chemins entre l’angoisse d’un “Hunger Games” et l’univers royal de “La sélection”. Ce qui est dommage, c’est que la tension ne suit pas, le décor n’arrive pas à prendre place, et ne parlons pas des personnages secondaires qui sont mentionnés… mais ne semblent pas exister tant leur inaction est flagrante. Notons que tout ceci est probablement noyé par la lourdeur du style narratif… Le revirement inattendu et la surprise monumentale de la fin qui m’avaient été promis étaient originaux, je ne le cache pas. Malheureusement, à force d’en attendre trop, on finit par être déçu du résultat !

Bref, “Marquise” c’est avant tout l’histoire d’un loupé - en tout cas pour ma part, car beaucoup avant moi ont apprécié ce roman. Je commence à croire que les romans de Joanne Richoux ne sont pas faits pour moi ! Sa plume est si particulière qu’elle doit soit charmer ses lecteurs, soit les laisser de marbre. C’est dommage, car ses idées sont pertinentes.

+ une idée intéressante

- la plume de l'auteure (on accroche... ou pas)

Marquise | Joanne Richoux | Lu en mars 2022 aux éditions Sarbacane

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