Huit battements d'ailes | 300 pages de niaiseries qui surfent sur l'actualité pour tenter d'émouvoir


Il est rare que des romans captent mon attention dès leur parution et la conservent jusqu’à un an après : c’est pourtant ce qui m’est arrivé avec « Huit battements d’ailes ». Il faut dire que le résumé avait tout de suite su me convaincre ! Moi qui suis tant friande de destins croisés, en particulier de celui de personnages féminins, je ne pouvais passer à côté de ce roman qui me semblait mêler ces deux aspects. Ce livre qui avait tout pour me plaire m’a cependant laissé le goût amer de la déception…

Huit femmes. Huit destins. Une journée.
Elles sont huit. Parmi elles, une conductrice de poids lourd sur les routes de France, la porte parole de la Maison Blanche, une prisonnière en Chine ou encore une orpheline en Inde. À priori, tout les sépare. Et pourtant, en l'espace de 24 heures, ce 24 avril 2020 où le monde semble s'être mis à l'arrêt, leurs destins vont se rejoindre et leurs vies irrémédiablement se lier.

Alors, comment expliquer ce ressenti si négatif quand tout semblait idéal ? Ce sont plusieurs petites choses qui, mises bout à bout, permettent de justifier mon avis si désastreux. Parlons de la plume de Laura Trompette pour commencer. Sa façon d’écrire, très détachée, et trop descriptive, ne m’a pas aidée à m’identifier aux personnages. Tout est plat et sans sentiments alors que le récit se voulait émouvant. Autre point dérangeant : tous les schémas narratifs reviennent à plusieurs reprises (notamment les énumérations que l’auteure semble adorer), cela devient vite lassant. Les multiples points de vue n'aident pas ; à peine a-t-on pris le temps de présenter un personnage et son environnement qu'on recommence avec un autre. C'est trop répétitif et pas assez dynamique, surtout que la courte période de temps n'aide pas à réellement construire quelque chose.

Il y a des mains qui inspirent le respect, d'autres qui n'inspirent rien. Et puis il y a les mains qui suscitent du désir. Les mains que l'on s'imagine saisir. Les mains qui racontent une histoire pas encore écrite.

Malheureusement, le récit ne vient pas pallier ces défauts, au contraire ! L’intrigue elle-même est l’élément m’ayant le moins plu. Le roman se veut sans aucun doute inspirant, plein d’espoir, de solidarité et que sais-je, mais je l’ai trouvé rempli de clichés, vide d’intérêt, exploitant des facilités pour faire pleurer dans les chaumières. En effet, Laura Trompette cherche à émouvoir son lecteur en forçant les traits de ses personnages ; on passe donc de la jeune et pauvre orpheline indienne à la femme battue qui vit un terrible deuil, sans oublier… un animal en cage qui nous raconte les maltraitances qu’il subit. Alors, je suis tout à fait contre les violences animales, et tout à fait pour le fait de les dénoncer, mais je n’ai pas eu le sentiment que la voix de l’animal avait sa place au milieu de toutes ces femmes - le décalage était à mon sens absurde.

Bref, déception pour cet “hymne à la sororité” qui recèle finalement clichés et scènes larmoyantes, le tout mené par des personnages aussi attachants que des plantes vertes. Cerise sur le gâteau, la plume de l’auteure vient alourdir le récit plutôt que de lui donner du relief et de l’émotion. Pour moi, c’est un roman trop facile ; peu recherché, sauf si l’objectif était d'afficher les mots "féminisme" et "engagé" sur le roman pour lui faire de la pub !

En quelques mots :
+ je cherche encore...
- à peu près tout

Ma note : 2/5


Huit battements d'ailes | Laura Trompette
lu en février 2023 aux éditions Charleston

8 commentaires:

  1. Ah zut ! C'est dommage... Jolie critique ;)

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  2. Sans hésitation, je passe mon tour. Merci de nous partager ton avis et de nous éviter de mauvaises lectures (je pense que je ressentirai la même chose que toi).

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    1. Je t'avoue que je préfère recommander des livres ! Mais c'est flatteur que tu te fies à mon opinion, merci pour ça :)

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  3. Il ne me tentait pas à la base, donc ton avis vient confirmer que je ne lirais pas ^^ C'est dommage, parce que le pitch de base avait l'air sympa et je trouve la couverture très jolie.

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    1. Pareil, l'extérieur du roman avait tout de suite accroché mon regard. Mais comme on dit, "ne pas juger un livre à sa couverture" !

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  4. Un beau flop apparemment... Dommage :/

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Créé par Pauline LF. Fourni par Blogger.