Enchantment of ravens | Surfer sur la popularité des faés ne suffit pas


Margaret Rogerson est l’autrice du fantastique “Sorcery of thorns” dont l’univers et les personnages m’ont tant convaincue quelques mois plus tôt. Forcément, un premier coup de coeur appelle à la lecture d’autres romans nés de la même plume ! C’est ainsi que je me suis plongée dans “Enchantment of ravens”. Malheureusement, même s’il est loin d’être mauvais, il m’a beaucoup moins plu. Je vous explique pourquoi - et comment l’autrice s’est corrigée par la suite (car oui, “Sorcery of thorns” a été publié après celui-ci !).

Isobel est une jeune artiste peintre exceptionnelle, aux clients bien particuliers : les redoutables faés, des créatures immortelles capables de jeter de terribles sorts. Les faés envient une seule chose aux humains : leur Art, car eux-mêmes sont incapables de donner un coup de pinceau sans tomber en poussière. 
Le talent d’Isobel est si convoité que Corneille, le prince d’automne, lui commande un portrait. Mais la jeune femme va commettre une grave erreur et mettre le prince dans une position difficile, qui pourrait bien lui coûter la vie. 
Furieux, Corneille l’entraîne sur les terres des faés pour comparaître devant un tribunal. Un voyage périlleux, où, cernés d’ennemis, ils seront contraints de s’en remettre l’un à l’autre pour survivre… au risque de voir naître entre eux un sentiment plus dangereux encore.

Comme à son habitude, Margaret Rogerson réussit à nous transporter dans son univers en quelques pages seulement. Ici, nous voilà embarqués à Bagatelle, petit village aux allures médiévales où seuls les humains sont capables de performances artistiques - de la sculpture à la peinture en passant par des activités toutes simples telle que la cuisine ! Ils y côtoient les dangereux faés et leurs promesses à double sens, qui constituent le paiement pour les oeuvres d’art. Il est aussi question du “monde du dehors”, un concept qui m’a semblé très intéressant, mais à peine est-il effleuré que l’autrice passe à autre chose. C’est bien dommage que cette partie de l’univers ne soit jamais explicité ! A l’inverse, Margaret Rogerson se répand en descriptions sans fin sur les paysages parcourus par les protagonistes. Chaque forêt, chaque clairière, chaque chêne, chaque feuille morte semble y passer ! C’est d’une facilité enfantine de se représenter les lieux, certes, mais cela devient un brin ennuyant.

Le second défaut du roman - en lien avec avec ce qui a été dit ci-dessus - est tout simplement le manque de rythme de l’intrigue. Une bonne moitié du récit est dédiée à la traversée des forêts des Cours d’automne, d’été, puis du printemps. Le reste s’enchaîne bien trop vite : tous les rebondissements sont concentrés dans le dernier quart du livre. Résultat, on perd en cohérence globale et surtout en réalisme. Cela se ressent surtout au niveau de la relation entre Corneille et Isobel : leur animosité cordiale se transforme trop rapidement en romance, qui en plus m’a semblée bancale et peu justifiée.

- Êtes-vous amoureux de moi? demandai-je tout à trac.
- Est-ce une perspective si terrifiante ? Vous en parlez comme si c'était la plus horrible des choses. Ce n'était pas délibéré de ma part. J'en suis venu à m'attacher à. vos questions agaçantes, à vos petites jambes et à vos tentatives accidentelles de me tuer.

Malgré tout, “Enchantment of ravens” n’est pas désagréable à lire. Pour toutes ses descriptions automnales, il ravira les fervents adorateurs de la saison ! Il est également intéressant de lire la façon dont Margaret Rogerson insuffle la notion d’art dans un roman de fantasy. Effectivement, c’est réduit aux actes d’Isobel et cela aurait mérité d’être plus étoffé, mais j’ai bien aimé considérer certaines activités sous le prisme de l’art - cette transformation de la nature, en passant d’un état à l’autre.

Bref, voilà selon moi un roman qui surfe sur la popularité des faés, peuple imaginaire qu’on retrouve dans la majorité des romans young-adult ces dernières années. L’autrice en oublie de consolider son intrigue et la relation entre ses personnages ! “Enchantment of ravens” séduira à n’en point douter les amoureux de descriptions automnales. Pour ma part, je préfère vous recommander “Sorcery of thorns”, ce livre m’ayant laissé un bien meilleur souvenir !


En quelques mots :
- trop de descriptions au détriment de l'action
+ quelques réflexions féministes sont disséminées dans le roman

Ma note : 3/5


Enchantment of ravens | Margaret Rogerson
lu en septembre 2023 aux éditions Castelmore

6 commentaires:

  1. J'aime l'automne, mais Sorcery of thorns m'attire davantage que ce roman-ci :)

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    1. Sorcery of thorns correspond aussi très bien à une ambiance automnale ! 😍🍂

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  2. Je pense que je vais d'abord me concentrer sur Sorcery of Thorns avant de voir si je me penche sur les autres romans de l'autrice ^^ Je reste cependant curieuse, la couverture est sublime et ton avis le rend intéressant.

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    1. On est d'accord, les couvertures sont superbes ! Enfin là, c'est l'édition "grimoire", mais la couverture de base est tout aussi belle 😍 j'espère que Sorcery of thorns te plaira autant qu'à moi 👀

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  3. Dommage que tu sois déçue par cette lecture... J'ai bien envie de découvrir ce livre mais je pense que lirai avant Sorcery of thorns puisqu'il est dans ma PAL celui-ci :)

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Créé par Pauline LF. Fourni par Blogger.