Rebel University | Un récit inégal, entre body positive et sexisme


Dans cette chronique, énième article à propos d'une romance sur ce blog, il est encore question d'attentes trop hautes, de schémas sexistes et, évidemment, de déception. Décidément...

Comme beaucoup de personnes présentes sur les réseaux sociaux littéraires en 2015 (et alentours), Alicia Garnier a d'abord été Moody takes a book, youtubeuse ou plutôt booktubeuse des premières heures. Elle faisait partie du club des cinq, que composaient Bulledop, Margaud liseuse, Nine Gorman et Lili Bouquine. Puis elle est passée de l'autre côté du miroir en publiant ses propres romans ! À l'image de Nine, j'étais curieuse de découvrir de la découvrir en tant qu'autrice, et à l'image de Marie Alhinho, sa binôme Alfreda Enwy m'était tout à fait inconnue. Rebel University aura-t-il fait mieux que LNOLESSE ?

Une rencontre percutante qui pourrait tout changer !
Défenseur de l’équipe de hockey, les Grizzlys, Hunter Clark fait partie de l’élite de Rebel University. Son prénom – comme celui de ses trois colocs - est sur toutes les lèvres du campus. Pourtant ce n’est pas la célébrité qui va lui faire perdre la tête mais sa rencontre inattendue et explosive avec Harper. Qui est cette Harper ? Non seulement elle est insensible à son charme mais en plus elle ne semble pas l’apprécier, lui que tout le monde adore grâce à sa merveilleuse personnalité ! Quel culot !
Ne lui en déplaise, Harper ne ressemble en rien aux filles qu’il a l’habitude de fréquenter. Une taille plus size qu’elle assume pleinement en la défendant sur ses réseaux sociaux consacrés au body positive, des études de journalisme qui la passionnent, elle a clairement autre chose à faire qu’aduler un sportif comme Hunter. Mais un coup du sort va les obliger à passer beaucoup de temps ensemble. Hunter y voit l’occasion parfaite de lui montrer pourquoi tout le monde l’adore et qui sait, peut-être, la faire craquer pour lui ?

Deux éléments m'ont donné envie de me plonger dans Rebel University : le fait qu'on suive des hockeyeurs (car je pratique ce sport, bien que pas sur glace) et le fait que tous les avis sur les réseaux sociaux soient ultra élogieux. J'avais beaucoup entendu parler des messages de body positivisme relayés par ce livre ; je confirme, ils sont bel et bien présents et c'est agréable de suivre une narratrice qui ne fait pas une taille 34 - ou du moins qui fait bien trois tailles de plus que les héroïnes auxquelles nous sommes habituées, que ce soit dans les livres, les films, la pub ou encore la mode. D'ailleurs, rappelons que les femmes portent majoritairement du 40 ou du 42 (dans 37% des cas, source). Il est donc tout à fait logique d'avoir des héroïnes qui s'en approchent !

Cela dit, malgré tout l'engagement et les beaux discours d'Harper, j'ai eu énormément de mal avec ce roman. À vrai dire, je n'ai pas compris comment on pouvait avoir du contenu aussi engagé concernant les femmes rondes et en face, un personnage masculin aussi sexiste... oui, je parle bien de Hunter, le fameux sportif beau gosse, adulé au sein de l'université, à tel point toutes les femmes veulent se taper. Pourtant, il n'a absolument aucune considération pour elles : n'importe quelle femme est systématiquement dévalorisée au profit de Harper - chose que je supporte très mal. On peut en retrouver des exemples dans les citations suivantes :

« Mes pensées carburent à fond car elle ne réagit pas comme les autres filles que je fréquente, qui veulent finir dans mon lit, ou y passer pour atteindre le pieu d’un de mes coéquipiers. »
ou encore
« Elle est à une galaxie des autres nanas que je côtoie d’habitude […] c’est la seule meuf dont je me rappelle le prénom, c’est dire. »

Je n'aime pas ce genre de phrase. Au lieu de mettre la narratrice en valeur, cela a uniquement pour but de dévaloriser les autres personnages féminins (qui ne sont pourtant pas très nombreux). En plus ici, Hunter indique clairement qu'il réprouve les femmes qui couchent sans lendemain - bien que cela ne semble pas le déranger, car il fait exactement la même chose !

Bref, c'est un loupé pour ma part. Il y a effectivement une belle prise de parole sur le body positive, mais pour le reste c'est rempli de remarques sexistes et la crise des 80% n'est pas cohérente avec le reste du récit. Mon intérêt a totalement décroché, il était ensuite impossible de retrouver de l'attachement pour les personnages et leur histoire. Je ne pense pas lire la suite.


Ma note : 2/5


Rebel University #1 : Hot as hell | Alicia Garnier et Alferda Enwy
lu en mai 2024 aux éditions Hugo Romans

6 commentaires:

  1. Ouh là ! Je passe clairement mon chemin. Tant mieux pour le body positive, mais hors de question pour le reste !

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    1. C'est ce qui est vraiment dommage avec ce roman ! 🥲

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  2. Ouh, je n'étais pas très tentée de base, les romances autour du sport ne m'intriguent pas énormément, mais ton avis me fait dire que j'ai bien fait de ne pas pousser plus loin sur ce titre. Merci pour ce retour qui permet de cerner un peu mieux la saga =)

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    1. Effectivement, tu peux passer ton tour surtout si le sport c'est pas trop ton truc dans les romances ! C'est un élément central de cette saga :)

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  3. Je n'étais déjà pas hyper convaincue par le résumé à la base (il est très peu original) et au vu de ta chronique, je vais clairement passer mon tour... Les messages envoyés m'ont l'air assez contradictoires.

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    1. Je te confirme que le résumé et le contenu sont peu originaux... le seul point différent, c'était l'héroïne !

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Créé par Pauline LF. Fourni par Blogger.