Le comte de Monte-Cristo | Un classique incontournable, accessible et surprenant


Je l’ai fait ! Après avoir longtemps tergiversé (avais-je envie de voir le film sans avoir lu le livre ? devrais-je acheter une version abrégée pour le lire plus rapidement ?) j’ai enfin lu l’intégrale du comte de Monte-Cristo ! Pour cela j’ai emprunté à ma grand-mère une vieille édition en quatre tomes datée de 1965. Outre l’odeur des anciens livres, ils étaient plus digestes que les pavés de 1000 pages - mais chacun faisait plus de 300 pages tout de même ! Ce fut donc un véritable périple de lecture, parfois longuet mais qui m’aura tenue en haleine jusqu’au bout.

Au début du règne de Louis XVIII, Edmond Dantès, marin, second du navire Le Pharaon est accusé à tort de bonapartisme et enfermé dans une geôle du château d'If, sur l’île du même nom, au large de Marseille. Après quatorze années, il réussit à s’échapper et s’empare du trésor de l’île de Monte-Cristo, dont l’emplacement lui a été révélé par un compagnon de captivité, l’abbé Faria. Devenu riche et puissant, il entreprend, sous le nom de « comte de Monte-Cristo », de se venger de ceux qui l’ont accusé ou ont bénéficié directement de son incarcération pour s’élever dans la société.

Le comte de Monte-Cristo est tellement élevé à l’image d’un classique monumental de la littérature française qu’une part de moi avait peur de s’y plonger. Peur surtout d’y retrouver un style narratif alourdi par de longues descriptions et un vocabulaire désuet… Finalement (et à ma grande joie) j’ai trouvé le récit très accessible. Il faut dire que Dumas sait y faire pour donner envie à ses lecteurices de dévorer les chapitres. Ce qui est intéressant avec une lecture aussi célèbre, c’est de dépasser les premiers chapitres : on connaît toustes le terrible sort qui s’abat sur le jeune marin innocent ; mais qui sait vraiment comment le comte se venge-t-il ?

En politique, mon cher, vous le savez comme moi, il n'y a pas d'hommes, mais des idées ; pas de sentiments, mais des intérêts ; en politique, on ne tue pas un homme : on supprime un obstacle, voilà tout.

L’ennui avec ce récit, ce sont ses longueurs. Dumas faisait durer le plaisir puisqu’il publiait son histoire sous la forme d’un feuilleton, pendant pas moins de deux ans ! De fait, j’ai cru ne jamais me débarrasser des ennuyants Franz et Albert, personnages dont nous suivons les aventures à Rome en long, en large et en travers, aux alentours du premier quart du récit. Je m’attendais - et j’aurais préféré - lire les manigances de Monte-Cristo, le mécanisme des pièges tendus à ses adversaires, les étapes mises en oeuvre pour y parvenir… Malheureusement, nous sommes de simples spectateurices devant les faits plutôt que de les comprendre de l’intérieur.

Dumas accélère le rythme parvenu à la fin du roman, et fait évoluer la mentalité de ses personnages. C’était intéressant et intelligent de montrer à quel point Monte-Cristo s’était éloigné du jeune Dantès ; on constate sans équivoque que le personnage du début est très différent de celui de la fin. Mon opinion sur ce dernier a également évolué, jusqu’à le trouver trop omnipotent et méritant de se faire recadrer. J’aurai également aimé un rôle plus important pour les personnages féminins, mais ne rêvons pas trop…

La porte, en s'ouvrant, découvrit un ciel blafard dans lequel la lune s'efforçait vainement de lutter contre une mer de nuages qui la couvraient de leurs flots sombres qu'elle illuminait un instant, et qui allaient ensuite se perdre, plus sombres encore, dans les profondeurs de l'infini.

Bref, un classique que je suis contente d’avoir découvert et qui me réconcilie avec le genre ! Il se lit très bien malgré ses longueurs et vous impressionnera par tous ses détails, et le sort réservé à chacun des personnages. Je ne peux m’empêcher de vous conseiller Six of crows si vous cherchez une histoire de revanche plus récente et encore plus palpitante !


Ma note : 4/5


Le comte de Monte-Cristo | Alexandre Dumas
lu en juillet 2024 aux éditions du Cercle du bibliophile

4 commentaires:

  1. C'est étonnant comme les classiques ont tendance à nous faire peur...
    Tu me rends curieuse de me pencher sur ce Dumas, encore plus après la "comparaison" avec Six of crows !

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    1. Pour ma part, cette appréhension me vient des lectures obligatoires qu'on nous imposait au collège et au lycée... j'ai trouvé certains romans imbuvables à cette époque !
      En tout cas si tu as l'envie de te plonger dans une lecture immersive, c'est ce roman qu'il te faut !

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  2. Bravo à toi pour la lecture de ce classique que tu me donnes envie de lire

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Créé par Pauline LF. Fourni par Blogger.