Le cerf-volant | La suite (décevante) de La tresse


Lu en 2019, “La tresse” m'avait marquée avec son récit mêlant les voix de trois femmes, issues d'univers totalement différents. Entre l'Inde, la Sicile et le Canada, le lien entre les personnages s'était tissé progressivement, et le roman m’avait laissé un très bon souvenir. Ainsi, présenté comme la suite de ce livre, j'ai tout de suite eu envie de me plonger dans “Le cerf-volant”. Malheureusement, ce titre m’a un peu moins convaincue…

Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde pour tenter de se reconstruire. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant. Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte.
Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d’un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s’est murée dans un mutisme complet. Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire.

Dans un premier temps, soyez avertis qu'on ne retrouve pas dans ce livre les mêmes personnages que dans “La tresse” - seule la petite Lalita est présente dans les deux romans. Par contre, l’histoire se déroule une fois de plus en Inde, et on retrouve dans “Le cerf-volant” les mêmes émotions que Laetitia Colombani réussissait à transmettre, à travers ses personnages et leur histoire. Les principaux thèmes du récit sont concentrés sur la condition de vie des Indésirables, l’injustice du système, la place des femmes et des enfants en Inde, mais aussi l’éducation. Tout un programme, donc… Qui pour moi manque d’émotions. Laetitia Colombani semble vouloir nous toucher en abordant tous ces sujets, mais sans les creuser pour leur donner une réelle profondeur. De même, j’ai trouvé dommage que Lena, le personnage principal, apparaisse comme la “sauveuse”, un peu à la façon d’un riche blanc qui vient sortir de la misère la population locale.

"Maintenir les filles dans l’ignorance est le plus sûr moyen de les assujettir, de museler leurs pensées, leurs désirs. En les privant d’instruction, on les enferme dans une prison à laquelle elles n’ont aucun moyen d’échapper."

Avec ce roman se dévoilent donc de nouveaux personnages. En premier lieu, une jeune française, Lena, qui a perdu son mari dans un drame et qui tente de réduire sa peine loin de chez elle. Bien que son histoire soit touchante, j'ai eu du mal à accrocher à elle. Je lui ai largement préféré Preeti, jeune indienne déterminée et fière. Ses convictions sont aussi impressionnantes qu’inspirantes, et elle permet à Laetitia Colombani de faire passer un message féministe. Enfin, la petite Lalita n’est pas en reste. A travers elle, c’est à tous les enfants que Laetitia Colombani donne la parole et dénonce ce à quoi ils sont confrontés au quotidien : le manque d’éducation, les mariages forcés souvent très jeunes, la misère, la pauvreté…

Bref, un roman dans la veine du précédent, qui se lit très vite et dont les personnages nous touchent, à travers leur vécu, leurs conditions de vie mais aussi leur force. À lire si vous avez aimé “La tresse”, ou si vous voulez découvrir des personnages inspirants qui se démènent pour changer les choses.

En quelques mots :
+ les thèmes abordés
- un manque d’émotions

Ma note : 3,5/5


8 commentaires:

  1. Je ne sais pas encore si je lirai celui-ci, mais La tresse oui.

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  2. Je pense que je vais rester sur mon envie de découvrir La tresse, je ne pense pas que je lirais ce second tome, à moins de trouver les deux à emprunter ou en occasion.

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    1. Les emprunts et l'occasion c'est vraiment le bon plan quand tu n'es pas sûr d'aimer ta lecture ! En tout cas La tresse est un très beau livre, j'espère qu'il te plaira :D

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  3. La Tresse est dans ma PAL enfin dans celle de ma sœur et il m'intrigue même si je ne vais pas me jeter dessus. C'est dommage que tu ressortes un peu déçue :/

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    1. Je garde un meilleur souvenir de La tresse que de celui-ci, c'est sûr ^^ Ce sont des choses qui arrivent !

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  4. Je ne pense pas me lancer dans cette "suite". La tresse se suffit à elle-même pour moi.

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    1. Je confirme, si les romans sont liés grâce à la petite Lalita, "La tresse" se suffit très bien à elle même !

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Créé par Pauline LF. Fourni par Blogger.