Je lis donc je suis

C’est plus par curiosité que par amour pour la saga “Inheritance Games” que je me suis plongé dans ce second tome. Le premier avait beau présenter plusieurs défauts, il avait tout de même su me divertir et décrocher mon intérêt ; de plus, au vu de l’engouement généré par la saga sur les réseaux sociaux, j’ai eu envie de lui laisser une seconde chance. Un choix qui s’est avéré payant ! 

Du jour au lendemain, Avery Grambs est passée de lycéenne fauchée à milliardaire. Elle évolue désormais dans un monde foisonnant d'énigmes, de richesses infinies, de danger et de secrets de famille, et bénéficie d'une protection rapprochée. Mais pourquoi Tobias Hawthorne, le milliardaire excentrique, a-t-il décidé de lui léguer toute sa fortune au détriment de ses propres filles et de ses quatre petits-fils ? Avery se lance à la poursuite de la seule personne susceptible de répondre à cette question. Tandis qu'elle tente de résoudre énigme après énigme, accompagnée de Grayson et Jameson, elle a de plus en plus de mal à savoir qui sont ses alliés et qui est prêt à l'éliminer... par tous les moyens ! Parviendra-t-elle à résoudre le mystère de son destin à temps ?

Mon plus gros regret vis-à-vis du premier tome concernait l'intrigue. Elle n’était ni haletante, ni surprenante : ici, les choses changent, enfin ! Jennifer Lynn Barnes place les mystères et leur élucidation au cœur de l’intrigue, ce qui la rend bien plus intéressante. Les rebondissements vont bon gré ; l’auteure nous mène par le bout du nez. Au fil des pages, elle fait miroiter des solutions, puis les balaie en l’espace de quelques phrases. L’intégralité du récit est bien moins prédictif, les pages se tournent plus vite, et avec beaucoup plus de plaisir !

Évidemment, même si les défauts principaux du premier tome ont été corrigés, certains substituts restent présents. Je découvre avec toujours autant de frustration que le triangle amoureux est encore d’actualité – alors que selon moi, il n'a pas lieu d’être, ou alors il souffre de défauts d’écriture pour que je trouve cohérent et réaliste. Seconde chose, je commence à me lasser de toutes les manigances familiales : dans le premier tome, plusieurs secrets de famille étaient révélés, faisant prendre un autre tour à l’intrigue, mais cela restait raisonnable. Dans ce second tome, ça part dans tous les sens ! À force de vouloir surprendre son lecteur en créant sans cesse des liens entre les personnages, l’auteure ne risque-t-elle pas de perdre en crédibilité ?

Et puis, surtout, surtout ! La plus grosse incohérence est la suivante :  figurez-vous que dans cette maison hyper sécurisée, peuplée d’habitants richissimes, une des héritières reçoit des menaces jusque dans sa chambre - et personne, absolument personne n’est capable de remonter jusqu’à la source. N’y a-t-il pas de caméras dans cette foutue baraque ? Des agents de sécurité compétents ? D’autres questions de la sorte se posent, à chaque fois parce que l’auteure ne soigne pas les détails de son roman. Par exemple : d’où sort Max ? Nous n’avons presque aucune information sur elle, ni sur son passé, ni pourquoi elle connaît Avery. Puisque l’auteure n’a pas su créer de passé à son personnage, il est très difficile de s’y attacher.

Bref, un second tome qui, comme le premier, me laisse une impression en demi-teinte. C'est mieux, mais subsistent de nombreux défauts qui entachent ce roman pourtant prometteur. Me reste une question : pourquoi un troisième tome est prévu alors que la fin de celui-ci me semble tout à fait cohérente ? Je ne suis pas sûre de le lire.

+ un récit plus rythmé

- le triangle amoureux

lu en février 2023 aux éditions PKJ