Je lis donc je suis

Ah, le talent de Samantha Bailly… à l’instar de “Nos âmes rebelles”, le tome précédent, il ne m’a fallu que quelques heures pour dévorer la conclusion de la saga dédiée à Sonia et Lou. C’est sans grande surprise que je l’annonce : j’ai adoré ce roman, qui vient s’ajouter à la liste de mes coups de cœur signés Samantha Bailly. Malgré sa couverture enfantine, “Nos âmes plurielles” est un roman touchant, empli de maturité et je ne peux que vous inciter à le découvrir !

Sonia et Lou se sont rencontrées sur un forum autour de leur passion créative : l’écriture pour Sonia, le dessin pour Lou. Leur blog BD, Trames jumelles, a été remarqué par un éditeur qui les a encouragées dans leur vocation. Bac en poche, elles réalisent leur rêve : s’installer à Paris en coloc ! Mais leurs tempéraments sont radicalement opposés… Sonia adore sa nouvelle liberté et les fêtes étudiantes, tandis que Lou s’investit pleinement dans sa formation aux Gobelins. L’année s’annonce électrique !

Je reprochais au roman précédent un certain manque de profondeur : ici, ce troisième et dernier tome a parfaitement su combler mes attentes. Au fil des pages, c’est la toute première année d’études supérieures que nous arpentons, toujours aux côtés des douces Sonia et Lou. Une année charnière, autant synonyme de liberté que de nostalgie, de découvertes et de désillusions. Ce sont tous ces contrastes que vont découvrir nos deux protagonistes : le bonheur de ne dépendre que de soi, contrebalancé par le réconfort de la maison familiale ; le plaisir de construire son premier cocon personnel, rattrapé par la solitude et le manque de ses proches. La soif de découvertes qui semble impossible à assouvir, l’euphorie des premiers cours, les innombrables possibilités offertes par un monde qui s’offre à soi… et la lassitude, les doutes, les remises en question.

Dans “Nos âmes plurielles”, nous assistons véritablement à l’envol des personnages. En l’espace d’un an, Sonia et Lou se font bousculer, se posent mille et une questions, s’énervent, pleurent, doutent, perdent des proches et des certitudes, échouent… alors elles serrent les dents, se serrent mutuellement les coudes, écrivent de plus belles, dessinent chaque jour, se parlent, s’encouragent, expérimentent, se redécouvrent, profitent, vivent, aiment. Toujours ensemble, l’une pour l’autre, se nourrissant de leurs différences, s’appuyant sur leurs forces, alimentant leurs projets. Inutile de décrire à quel point il est beau, touchant et inspirant de voir fleurir une si belle histoire d’amitié sous nos yeux.

Bref, une conclusion maîtrisée, mouvementée aussi, avec son lot d’émotions. Je me répète ; je suis toujours autant admiratrice de la plume de Samantha Bailly qui m’emporte sans difficulté, grâce à sa douceur, et tout ce qu’elle y insuffle : sa passion pour les mots, la force de l’amitié qu’elle porte à ses proches. Et que dire de ces clins d’œil : d’abord à “Ce qui nous lie”, mais aussi à “Les stagiaires”, saga qui m’a également convaincue. J’ai hâte de lire les romans de l’auteure que je ne connais pas encore !

+ la bienveillance et la douceur du récit

- rien (ou alors : on en voudrait encore !)

Nos âmes plurielles | Samantha Bailly | lu en février 2022 aux éditions Rageot

Lire aussi : mon avis sur Nos âmes jumelles et Les stagiaires