Je lis donc je suis

Devinez qui a commencé l’année avec un coup de coeur ? “La reine des enfers” a été ma toute première lecture de 2025 et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait long feu. Déjà quand il est arrivé dans ma pile à lire en décembre, j’avais très envie de m’y plonger, mais une fois ouvert je l’ai tout simplement dévoré ! C’était exactement ce qu’il me fallait : un bon page turner absolument séduisant.

Les Dieux ont menti : Perséphone n'a jamais été kidnappée ni retenue aux Enfers par Hadès . Elle s'y est précipitée. Hors de question pour la jeune déesse d'accepter le mariage arrangé auquel ses parents la destinent ! Maintenant, elle doit convaincre Hadès de l'aider. Ce n'est pas une mince affaire : le dieu des Enfers est à la fois arrogant, franchement hostile - et horriblement sexy. Mais pour gagner sa liberté et conquérir son pouvoir, Perséphone est prête à prendre tous les risques...

Le mythe d’Hadès et Perséphone est à la mode ces derniers temps (vous avez sans doute vu passer Lore Olympus ou Hadès & Perséphone - pour ma part j’ai adoré le premier mais le second m’a déçue !). Toutes les réécritures ne se valent pas… Heureusement, celle de Bea Fitzgerald est une véritable réussite ! L’autrice a su renouveler le mythe en proposant des personnages et un texte aussi moderne que captivant. Je ne sais pas encore ce qui m’a le plus convaincue entre l’alchimie liant les personnages ou la tournure résolument progressiste du récit… Ce qui est certain, c’est que le roman présent de nombreux atouts.

Dans un premier temps, j’ai été ravie de découvrir une Perséphone brillante, furieuse, malicieuse, animée par toutes ces injustices subies par les femmes (déesses, nymphes ou humaines) depuis des siècles. Difficile de ne pas se reconnaître dans le portrait de cette jeune femme qu’on veut brider et manipuler sous couvert des conventions. Au contraire, le roi des enfers, le fameux Hadès, souvent dépend comme une brute transpirant la testostérone, est ici très différent. Adieu l’ego surdimensionné et le pouvoir qui monte à la tête ; le personnage né de la plume de Bea Fitzgerald apporte beaucoup de douceur au récit, ainsi qu’un brin de surprise que je vous laisse découvrir.

Ensuite, impossible de ne pas mentionner tout le travail réalisé par l’autrice concernant la mythologie grecque, les croyances et coutumes associées. Bea Fiztgerald ne se limite pas à la simple mention des pouvoirs attribués aux dieux (exemple : Perséphone fait pousser des fleurs, Hadès contrôle les morts), elle les exploite en profondeur et les intègre véritablement à l’intrigue. Ses recherches se reflètent aussi dans l’évocation de la cérémonie de mariage, qui se déroule sur plusieurs journées ; ou encore lorsque Perséphone décrit les différents types d’amour (eros, ludus, etc.).

Bref, ce fut une excellente lecture ! J'ai adoré l'oeil nouveau apporté par l'autrice sur ce mythe si populaire et apprécié. Elle y donne une véritable originalité, en y insufflant des personnages féministes, beaucoup de bienveillance, et une réécriture audacieuse de certains aspects du mythe. Si comme moi vous vous délectez de ces réécritures alors n’hésitez plus !