Je lis donc je suis

Emily Henry... c'est le nom que tout mordu de romance se doit de connaître, non ? En tout cas, depuis quelques mois, l’autrice a envahi mes réseaux sociaux. Les belles promesses étant ce qu'elles sont, je n'y ai pas résisté bien longtemps. Moi aussi j'avais envie d'une lecture légère pour cet été, d’une histoire d'amour dévorante, menée par des personnages adultes ! Je voulais changer de toutes ces romances universitaires qu'on voit partout, et qui en plus me déçoivent beaucoup dernièrement. Alors j'ai enfin découvert ce qui se cache réellement dans Comme dans un roman d'été !

Ils n'étaient pourtant pas faits l'un pour l'autre. Augustus Everett est un écrivain "sérieux", considéré comme le nouveau génie des lettres américaines. January Andrews ne compte plus les bestsellers publiés, mais dans un tout autre registre : la comédie romantique. Si elle multiplie les happy endings, Augustus réserve à ses personnages des destins épouvantables. Aux antipodes l'un de l'autre, ils vont néanmoins se croiser et se lancer un défi.
Elle passera l'été à écrire un grand roman littéraire, lui s'essayera à une comédie sentimentale. Afin de trouver l'inspiration, January organise pour Augustus des excursions romantiques, et lui l'emmène à la rencontre de personnes à l'existence brisée. Chacun devra achever son roman avant la rentrée et, bien évidemment, aucun des deux n'imagine tomber amoureux. Bien évidemment.

A vrai dire, ma lecture a été bien plus chaotique que ce à quoi je m'attendais, et par extension, mon avis l’est également. J'ai l'impression que mon ressenti évoluait au fil des pages, comme si Emily Henry avait construit son roman en prenant l’image d’un oignon : plus on avance dans le récit, plus on découvre de nouvelles couches - les personnages se dévoilent, évoquent de nouveaux sujets, etc. L’étonnement m’a accompagnée à plusieurs reprises ! En effet, sous couvert de romance, l’autrice réussit à nous parler de secrets d'écriture, de relation familiales, mais aussi de secte suicidaire. Evidemment, je ne m’attendais pas à ce dernier sujet, et pourtant il m’a captivée. Toutefois, je ne peux m'empêcher de songer au fait que j'ai été déboussolé pendant une bonne centaine de pages à cause de cet éparpillement ; de plus je ne me suis pas attachée aux personnages autant que je l'espérais.

Emily Henry sait, sans aucun doute, créer des personnages ayant du caractère, un passé solide et un comportement cohérent avec tout le reste. Ces derniers héritent évidemment de quelques lieux communs des romances, mais le récit est suffisamment harmonieux et intéressant pour qu'on pardonne ces clichés à l’autrice. Cela dit, une fois de plus, je n'ai pas eu autant d'atomes crochus qu'espéré ; quelques scènes entre les protagonistes m'ont donné des papillons dans le ventre, mais je n'ai pas eu de frissons tout au long de ma lecture. L’autrice se serait-elle trop dispersée dans tous ces sujets, au point qu'on oublie qu'il s'agit d'une romance ?

Une chose est sûre, j'ai énormément apprécié la bienveillance se dégageant du roman. Enfin une histoire où les personnages sont matures et se respectent ! Fini la vulgarité à chaque phrase, plus de remarques sexistes ni machiste. Bien au contraire d'ailleurs, puisque January et Gus nous livrent leurs réflexions en tant qu’auteurs, ils partagent leurs recherches sur New Eden, explorent avec nous la complexité des liens familiaux et tous les sentiments qui s'entrechoquent. C'est donc avec délice que nous suivons leurs échanges, avec l'envie dévorante de les voir enfin réaliser les sentiments qu'ils se portent.

Bref, un roman satisfaisant que j'ai pris plaisir à découvrir. Aurais-je eu un autre avis sans avoir lu toutes les critiques élogieuses à son égard ? Je ne crois pas : bien que l'alchimie entre les personnages soient évidentes, les lieux décrits comme enchanteurs par l'autrice ne m'ont pas fait voyager. Comme dans un roman d’été est un roman à lire si vous cherchez une jolie relation et des réflexions pertinentes sur des sujets auxquels vous ne vous attendez pas.

+ la diversité des sujets abordés

- il manque une étincelle entre les personnages

lu en juillet 2023 aux éditions Pocket