Je lis donc je suis

Les romans de Foenkinos s'enchaînent et se ressemblent ! Sans être une grande fan de l'auteur, j'ai tout de même acheté son dernier roman et m'y suis glissée avec curiosité. Le pitch ? S'inspirer d'un phénomène coréen en vogue : simuler son propre enterrement. C'est en partant de cette idée saugrenue que David Foenkinos tisse son récit… peut-être un peu moins profond que ce que j’espérais.

Jamais aucune époque n'a autant été marquée par le désir de changer de vie. Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre.

En soi, tout commence de façon assez classique : nous rencontrons un personnage désabusé voire légèrement dépressif ; le ton est emprunt de nostalgie, le tout saupoudré d'un léger humour et marqué par une grande capacité à prendre du recul. Bref, un roman typique de David Foenkinos, dont on reconnaît aisément la plume ! C’est évidemment agréable de la retrouver, mais cela suffit-il pour entièrement apprécier le roman ? Vous qui me lisez depuis un moment savez que non. J'attends toujours beaucoup d'un roman, encore plus quand son auteur est populaire et que j'ai adoré l'un de ces titres - oui, je parle bien sûr de “Charlotte”, un récit incroyable qui a marqué mon année 2018 en termes de lecture.

Ici, avec « La vie heureuse », David Foenkinos nous propose un récit très contemplatif. J'ai eu le sentiment d'assister au roman plutôt que de le vivre. De ce fait, j'ai été très peu touchée par les événements impactant les personnages et les conclusions à en tirer. Et puis je l'avoue, je ne sais que penser de l'apparition du covid dans ce récit. Oui, nous l'avons tous vécu et il a bouleversé nos vies. Forcément, dans le cadre réaliste du roman (l’histoire débute en 2018), il a tout à fait sa place. Alors quoi ? Une impression de déjà-vu, une forme de lassitude peut-être. Non seulement chacun d'entre nous a traversé cette crise du mieux qu'on l'a pu (ou pas) mais en plus on la retrouve dans de nombreux romans. Je n'étonne donc personne en disant que cette période de ma vie n'était pas toujours rose et que je n'ai pas envie d'y être ramenée quand je tente justement de m'échapper de la réalité grâce à un roman.

Bref, voilà un ressenti en demi-teinte pour ce roman pourtant intrigant. Je l'ai trouvé trop contemplatif et peut-être aussi trop téléphoné pour réellement l'apprécier, malgré la plume de l'auteur qui sait me toucher à tous les coups. David Foenkino possède cette touche unique, ce mélange d'humour et de nostalgie qu'on reconnaît aisément. J'espère que son prochain roman me convaincra plus !

+ la plume, nostalgique et humoristique

- le déroulement de l'histoire, un brin prévisible